Forum RPG basé sur le manga Blue Exorcist/ Ao No Exorcist de Kazue Kato
 
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Maxeen, The White Devil : « Do you want to play ? »

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Maxeen
The White Devil †

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Maxeen

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Dossier
Titre: Exorciste : Moyen 1e Classe | Démon : Déchue
Groupe: Démon
Objets?:

Maxeen, The White Devil : « Do you want to play ? » Empty
MessageSujet: Maxeen, The White Devil : « Do you want to play ? » Maxeen, The White Devil : « Do you want to play ? » EmptySam 18 Juin - 22:30

« Besoin d'un résumé ? Ou simplement l'envie de ne pas lire ? »



« Just an old odd Game with the Death Life... »







« Royal Flush... »


Nom : A vrai dire, je reste sans nom, ce qui reste relativement déprimant.
Prénom(s) : Je n'ai qu'un seul prénom : Maxeen, bien qu'ayant entendu un nom tel que Perséphone, mais ce ne sont que des rêves...
Surnom : Un seul : « Démon Blanc » ...
Sexe : Bien que je sois quelque peu masculine mentalement, je reste tout de même du sexe féminin puisque je ne peux choisir.
Âge : Physiquement, je dirais 19 ans mais je n'en suis pas tout à fait sûre.

Problèmes de santé : J'ai de nombreux problèmes de santé, certainement du fait que mes organes sont inversés. Malheureusement, je ne perçois pas la perspective, je vois donc en 2D et ce à cause du fait que mon œil gauche soit aveugle. De plus, à cause d'un trop grand stress, il peut m'arrive de cracher du sang...
Groupe Sanguin : AB rhésus -
Manies : J'ai de pultiples manies, plus ou moins fréquentes, comme entonner des mélodies lorsque je suis seule, dessiner lorsque j'assiste aux cours, ou bien pianoter des morceaux sur les tables...
Caractéristiques physiques anormales : La liste est très longue. En tout premier temps, ma chevelure argentée est la chose qui se voit le plus. Vient ensuite mes yeux bicolores, le gauche gris et l'autre bleu. J'ai aussi deux cicatrices sur les omoplates comme si des ailes m'avaient été arrachées et je possède des canines et oreilles plus pointues que la normale ce qui n'arrange rien...

Appartenances : Concernant les exorcistes, Dragon mais  démon...
Grades : Malgré ma nature démoniaque, je suis parvenue à atteindre le niveau Moyen première classe chez les exorcistes. Par ailleurs, il se murmure que je serais, par rapport à ma nature démoniaque, « Déchue » … Allez savoir pourquoi !


Rang :

The White  Devil


« Identity... »

Maxeen, The White Devil : « Do you want to play ? » 4-96





« Behind the Poker Face, I am what I am... »


Elle était là, devant moi, dénudée. Celle que l'on surnommait « Démon Blanc », si « affectueusement ». Assez grande, elle devait mesurer environs un mètre soixante-dix Froide, glaciale, ses yeux transperçaient mon âme, me blessant, comme si elle enfonçait de plus en plus profondément une épée dans mon corps. Oui, ses yeux marquants la différence entre elle et les autres, la rendant à la fois plus belle et pourtant plus monstrueuse par rapport aux autres. L'un d'eux, celui de gauche, était d'un gris métallique, froid et sans lueur : il devait être aveugle, empêchant le Démon Blanc de pouvoir voir correctement. L'on dit de ce genre d'œil qu'il provoque une défaillance terrible de la vision : il empêcherait une vision correcte, ne permettant pas de percevoir les perspectives. C'était le cas de cette jeune femme, qui malgré la profondeur de ses yeux ne pouvait pas me percevoir en perspective. Sous cet œil, deux grains de beauté différents : l'un deux, plus proche du coin de l'œil était tout à fait normal mais le second, plus bas, était en forme de larme. Et pourtant, elle ne pouvait pas pleurer de cet œil, les larmes n'ayant jamais couler. Cet œil, aveugle, me semblait toujours aussi étrange.
Mais cela ne l'empêchait pas de me voir, de me confondre avec ces objets qui nous entouraient. En effet, son second œil, le droit, était bien plus différent de l'autre et donnait une nuance particulière à son regard, une nuance mélancolique et calme. Il était bleu, mais un bleu avec mille nuance : entre la nuit et ses ténèbres, le saphir des plus précieux et des plus coloré, le ciel bleu clair de ces journées heureuses et ce bleu turquoise comme ceux qui ornaient certaines couronnes de rois anciens et oubliés. Pourtant, cet œil des plus beau, capable d'attirer la convoitise de tous, ne semblait pas me toucher, il me voyait, me semblait laid, si laid, mais il n'était pas aussi terrible que cet œil aveugle, couleur d'orage, perçant l'âme de ceux qui tentait de s'y noyer pour deviner les pensées de ce monstre, et ce même si la pupille de cet œil bleu ressemblait à celle d'un chat ou d'un démon. Car l'on disait de cet œil froid qu'il prenait la couleur du sang, ou bien du plus profond des rubis, lorsque ce démon tuait ou simplement pensait à ce fait. Mais ce n'était que rumeur, histoire que l'on raconte aux petits enfants pour leur faire peur la nuit. Du moins me concernant. Car je savais, tout comme la jeune femme en face de moi que cette rumeur restait infondée.
Elle continuait de me regarder, tout comme je la regardais. Je ne sais pourquoi aujourd'hui je voulais la détailler, cette apparence triste, monotone, et pour moi si laide.

Elle avait la peau aussi pâle que de la porcelaine, délicate et douce, mais sans aucune trace de couleur au niveau des joues, pas même un joli teint rosé. Son visage était fin, quoi que la mâchoire légèrement arrondie et assez large, ce qui lui donnait un air de vieille poupée de porcelaine, celle que l'on jette suite à un trop plein de poussière ou parce qu'elle n'avait plus aucune valeur. Je la regardais, d'encore plus près. Nous avançâmes toutes les deux, en même temps, tandis que nous nous regardions mutuellement. Sa bouche était d'un doux rose, comme celui qui caractérise une pêche assez mûre : un rose si doux qu'il semblait influencer sur ses lèvres, dont la supérieur possédait un petit plis semblable à celle des poupées de porcelaine. Encore. La lèvre inférieur, quant à elle, semblait moins fine que la supérieur ce qui donnait une apparence plus pulpeuse à cette lèvre. Cette bouche était presque aussi petite que celle d'une ancienne poupée de porcelaine ce qui donnait un air d'autant plus féminin à la jeune femme, délicat, comme si il était possible de la casser rien qu'en la faisant tomber. Et pourtant, c'était faux. Ses yeux l'exprimaient très bien.
Plus haut, son nez. Un petit nez, fin, en trompette, encore comme celui des poupées de porcelaine. Il était plus bas que ces objets considérés comme « précieux » , mais cela lui donnait un air bien plus adulte et plus mature. C'est pour cela que je ne parvenais pas à dire « jeune fille » mais que je disais plutôt « jeune femme » pour la décrire. Et ce petit nez, menait à des pommettes assez remontées, qui lui donnait cet air de poupée.
Mais il y avait ces yeux, qui contrastaient terriblement. Elle aurait put être si belle sans ces yeux et cette horrible chevelure ! Elle était laide, selon moi. Non, je n'aimais pas cette apparence, et je ne sais pourquoi aujourd'hui je me mettais à la décrire en détail. Une défaillance de ma part? Certainement. Par ailleurs, je me forçais à terminer ce que je faisais car je n'aimais pas le travail inachevé. En effet, je n'ai jamais aimé échouer, manquer une cible, c'est pour cela que je suis de loin bien plus précise que certaines personnes et que je n'essaye pas de faire mon travail à moitié. Je n'aimais que le travail achevé, et ce fait reste ainsi.
En bref, ses yeux étaient la seule chose qui n'appartenait pas aux diverses poupées de porcelaine que j'ai put voir jusqu'à présent dans les livres. Ils étaient en amande, une si jolie forme pour les yeux si seulement les siens n'avaient pas été aussi froid. C'est ce léger plissement bien trop sérieux qui donnait cette impression. Et cette forme semblait refléter ce qu'elle était vraiment : une jeune femme loin d'être mignonne, adorable, comme toutes ces filles que l'on rencontre dans les mangas, un peu niaise ou, à la rigueur, comme cette Jeanne dans une des œuvres de Maupassant, « Une Vie » . Non, la jeune femme était loin d'être une de ces innocentes enfants ne connaissant pas encore la souffrance au début de leurs aventures, rêvant de l'homme idéal. La jeune femme que j'avais en face de moi n'avait jamais crut aux contes de fées et n'en connaissait d'ailleurs aucun. Elle ne s'y était jamais réellement intéressée en vue des histoires trop innocentes pour elle. Le Démon Blanc ne voyait la vie que comme un jeu où il fallait survivre, jouer la comédie et les hypocrites bien qu'elle détestait ce genre de personne. Elle était d'ailleurs trop franche, mais savait réserver ses pensées à elle même : le genre de femme mystérieuse avec un caractère bien trempé.

Elle avait toujours été seule, elle était d'ailleurs dans une chambre seule, préférant la solitude à la compagnie des autres. Après tout, l'espèce humaine n'était-elle pas chargée d'hypocrisie? De tromperie? Ces roses jaunes étaient bien plus nombreuses que l'on pouvait le penser. Je les détestais, mais je faisais comme si de rien n'était, camouflant mes pensées. Ce n'était pas une tâche impossible pour la jeune femme en face de moi.
De longs cheveux parcouraient son dos, des cheveux que je haïssais. Longs, et argentés. Ils ressemblaient à des fils de lune, comme des sortilèges d'Hécate. Ils parvenaient jusqu'à ses talons, légèrement ondulés et mal coiffé. Après tout, elle venait juste de se lever et ne faisait qu'attendre un peu, me regardant. L'on dit des cheveux qui perdent leur couleur qu'il s'agit d'une maladie, mais il peut aussi s'agir d'un autre fait : trop de peur. Et pourtant, malgré la grisaille de ces cheveux, ils restaient étrangement brillants, emmêlés et dans tous les sens. Son front était couvert par quelques mèches mais cette façon de présenter son être ne convenait pas à la jeune femme : elle voulait un peu plus d'excentricité, étonner les autres et les éloigner. D'ailleurs, la façon dont ils étaient emmêlés montraient que ce n'était pas de cette façon que le Démon Blanc se coiffait.

Je finis par me détacher de la jeune femme pour aller saisir mes vêtements et enfin me coiffer. Les miroirs ne m'ont jamais intéressée, ils ne faisait qu'attiser la vanité de l'Homme, le corrompre, sans cesse. Après tout, Narcisse ne cessait-il pas de se dire qu'il était le plus beau? Avant de mourir en admirant son reflet suite à une malédiction quelconque.
Mes pensées n'étaient pas portées vers cette idée, au contraire, je me trouvais laide de nature. Peut-être est-ce simplement parce que l'on m'a littéralement fait un « bourrage de crâne » avec ces idées? Oui, comme ces idées de morales, sans anarchie.
Dans tous les cas, il me fallait me vêtir histoire de cacher quelques bleues, éraflures, et notamment ces deux cicatrices dans mon dos. Deux cicatrices, au niveau des omoplates, comme si des ailes m'avaient été arrachées. Et pourtant, je ne pense pas avoir eut un jour des ailes, ou alors elles n'étaient certainement pas comme celle des anges venant d'un quelconque paradis. Mais comme je n'y croyais pas, je considère que ce ne sont que deux cicatrices à cacher, quoi qu'elles le sont déjà suffisamment étant donné qu'elles ne parcourent que les plis causés par mes omoplates. Rien de très important...

Je saisie mes vêtements, en premier des sous-vêtements ; chose normale pour une femme ; quelconques, noirs. Tout à fait normal. Seul le bonnet du soutien-gorge me désespérait terriblement : non pas que j'étais plate, mais au contraire... Mon désespoir : ma poitrine et son bonnet E. Horreur pour moi qui n'ai jamais apprécié les poitrines de ce gabarie et plus, trouvant cela trop futile. Dire que des filles rêveraient d'avoir la même poitrine que moi? Le jour où elles me le diront en face, je pourrais y repenser : d'ici là, l'apparence ds autres ne compte pas pour moi qui suis à moitié aveugle si l'on veut. A vrai dire, si je ne me trouvais pas aussi laide, je ne pense pas que je m'intéresserais aux vêtements capables de couvrir la totalité de mon corps. Je suis peut-être du genre à m'intéresser un minimum aux futilités? Non. C'est surtout que je n'assume pas beaucoup cette apparence. Peut-être un énorme complexe dont j'arrive à faire abstraction dans les livres...?
Vint ensuite une chemise noire. Simple. Je n'arrivais jamais à mettre correctement le col à cause de la chaîne qui entourait mon cou. En effet, j'avais une chaîne autour de mon cou, comme un collier. Je n'arrivais pas à l'enlever, il fallait une clef : heureusement que j'avais brisé les maillons, il n'en restait plus que trois dont l'un était en partie cassé. Je ne sais pas où je me serais retrouvée si jamais ces maillons n'avaient pas été séparés, mais toujours est-il que je reste avec ce collier autour du cou. J'ai tâté le dos de ce collier : il fallait bel et bien une clef pour l'ouvrir, mais je ne saurais dire laquelle. Dans tous les cas, je prétends qu'il s'agit d'un accessoire, et même si l'on m'a proposé de l'enlever je ne préfère pas le faire. Pourquoi? Il s'agit du seul moyen pour retrouver la mémoire, mon seul lien avec le passé. Si je pouvais, je ne m'y attacherais pas, mais le fait est que j'ai perdu la mémoire et je ne peux donc pas me détacher de ce qui m'est arrivé auparavant.
Toujours est-il que le col de la chemise se déforma au contacte du collier. Comme tous les soirs, je devrais le repasser. Je vais finir par détester cette tâche. J'attachais les boutons d'argent au niveau des manches de la chemise, de sorte à couvrir quelques éraflures sur mes bras. Encore deux ou trois cailloux lancé sur le Démon Blanc ! Mais je ne devais rien faire. Ma nature démoniaque pouvait m'envahir à tout moment, mon pouvoir n'étant point scellé d'une quelconque manière. Je devais montrer indifférence et froideur, pour éviter les pensées des autres. Rien que d'y penser, je commençais à m'énerver contre moi-même. Dire que j'aurais voulut une vie normale. Si seulement quelqu'un avait scellé ma nature démoniaque ! Il y a des jours où j'envie les humains. Mais je suis comme je suis, après tout !
J'enfilais des chaussettes, simple et noir. Un simple pantalon, coupe droite, noir, taille haute pour rentrer ma chemise. Je préférais ne pas m'attarder sur les détails : il n'y en avait pas d'ailleurs. Si : les fils étaient noirs. Donc rien d'important. Une ceinture double, marron, en cuir en somme. Pas de motifs en particulier, et rien d'intéressant. Détail inutile : la boucle était argentée. Je passais ensuite aux chaussures avant d'ajouter ces détails excentriques qui attiraient quelques regards nouveaux. Les humains étaient parfois amusants, non? Quoi que, je suis à moitié humaine, donc je ne vais rien ajouter de plus avant de me flinguer à coup de mot. Je rentrais ensuite le pantalon dans les chaussures, créant des plis vers le bas. Je repasserais ça ce soir. Au pire, j'en avait plein en réserve.
Par la suite, un magnifique veston d'un bleu-gris clair, motif arabesques diverses, avec un col bien particulier, gris, motif à rayures horizontales. Ma poitrine rentrait difficilement, mais je n'avais que faire de cela. Tant que je pouvais encore attacher mon veston et ma chemise, ça me convenait.
Vint ensuite le bout de tissu qui me servait de jupe. Couleur framboise, même arabesques que mon veston. Je crois que mon affection pour les framboises commençaient à infester ma façon de m'habiller. Enfin, ce n'était pas si grave...

J'aurais voulut être une innocente jeune fille, souriante, restant pure et jolie à sa façon. Non pas ce que je suis maintenant. Mais après tout, je suis devenue ce que je suis devenue, je ne vais pas me plaindre plus de ma condition étant donné que je suis encore en vie ! Et j'ai un but, retrouver la mémoire, donc je ne vais pas me flinguer littéralement maintenant. C'est bien trop tôt. Et je n'aurais jamais put m'agenouiller devant qui que ce soit sans éprouver cette horrible honte, sans blesser ma terrible fierté, sans dire un mot. Jamais.
J'attachais mes cheveux avec un ruban noir. J'aurai mit bien trop de temps avec un simple élastique, et j'aurai certainement encore plus emmêlé mes cheveux.  J'avais finit d'attacher mes cheveux, dévoilant une coupe de cheveux assez excentrique : une énorme mèche étrangement placée, surtout de sorte à cacher mon œil non  aveugle, me servait de frange, et mes cheveux donnaient une impression d'avoir été coupés assez courts ; c'était un effet dégradé de base, mais je préférais ma coiffure comme tel. Étrangement, une mèche résistait toujours au peigne, juste au milieu de mon crâne. Elle faisait une sorte d'arabesque, ce qui était assez étrange...
Même si je portais habituellement des lunettes type motard, cachant parfaitement mes yeux, je préférais prendre mes précautions. Mais il n'y avait pas que cela : je préférais aussi ne rien voir du monde extérieur... Je pense que ces filles se croyant mignonnes, ces garçons se croyant forts, ces professeurs se croyant aimés, tout ça, ça me dégoûtait. Franchement, il vaut mieux être aveugle que de voir ces hypocrites entre-eux. Je les entendais, et c'était amplement suffisant. Pour entendre parler de démons qui traînent dans les couloirs, très peu pour moi. Je préfère me barrer loin de cette fichue humanité narcissique plutôt que d'assister à une réunion entre menteurs.

Enfin, je pense ceci car je suis considérée comme un de ces démons qui traînent dans les couloirs de l'établissement. Franchement, si j'aurais été considérée comme une simple humaine, j'aurai certainement agit de même. Je suis assez contradictoire, comme fille. Assez bizarre, oui, c'est ça. Enfin, je finis par mettre mes lunettes noires. Je suis un peu plus détendue avec ça, disons que j'entends moins parler d'un démon blanc, et cela me permet de parler plus facilement aux autres... Par contre, mon caractère se dévoile un peu plus, ce qui peut donner lieu à des situations moins sérieuses que je ne le suis vraiment. Dire que sans ces lunettes, je serais montrée du doigt, mais que je serai de suite plus sérieuse. Sérieusement, j'aurais jamais cru qu'un changement pareil avec de simple lunettes pouvaient avoir lieu sur moi...

J'espérais pouvoir à nouveau emprunter le piano situer dans la salle de musique. Toucher, jouer sur ces touches blanches et noires m'apaisait, me paraissait être le plus doux des soulagements. Une détente délicate, même si je ne faisais qu'improviser sur le clavier des mélodies tristes et mélancoliques. A quand la mélodie joyeuse qui me délivrerait enfin de cette sensation de tristesse? De mélancolie? Et de cette peur, à chaque fois que cette voix revenait en mon esprit, comme si elle le hantait et cherchait à me rendre folle. Oui, cette voix, que j'entendais en mon esprit, cette voix que j'avais entendue cette nuit et à laquelle je ne cessais de repenser. Ne fallait-il pas plutôt avancer? Ne pas se préoccuper de ces choses-là?
Un de mes rêves me revenait soudainement à l'esprit, puis d'autre, en passant devant le miroir. Ils sont tous étranges : ont-ils un quelconque lien avec mon passé? J'entends des noms, semble voir des passages d'une vie... Peut-être la mienne? Ces derniers temps, il y a des noms qui surgissent, pendant un court moment, cette voix grave et démoniaque les prononçant. « Perséphone »... « Von Rozen »... Je ne sais ce qu'il se passe en ce moment avec mes rêves, mais tout cela me perturbe. Enfin, je suis facilement perturbée, et généralement par de simple détail. Mais j'arrive à faire abstraction de ce phénomène en me concentrant sur quelque chose ; pourvut que ça ne bouge pas ! ; ou en m'occupant autrement l'esprit... Et pourtant, cette fois-ci, ils me revenaient à l'esprit, à deux pas de la porte de ma chambre...


« Hole & Stud & Hunt... »


« Perséphone... Von Rozen... » … J'entendais cette voix étrange dans mes rêves depuis un moment déjà. Elle semblait sombre et démoniaque, voire même sadique, comme si le Diable lui-même prononçait ce nom. Comme si il s'était amusé avec la personne dont il prononçait le nom. Comme si il l'avait presque tuée, comme si il la voyait à ses pieds... Comme si, lors d'une guerre entre ange et démon, le Diable avait réussit à tuer ce Dieu unique et à faire prisonnier des anges. Comme si il jouissait de cette situation qui semblait déplorable pour l'être dont il prononçait le nom. A croire qu'il était à deux doigts d'atteindre un but avec la personne dont le nom le faisait tant sourire. Mais un sourire effroyable.
Je ne savais pas pourquoi je ne cessais de faire cet étrange rêve ces derniers temps. Mais était-ce seulement un rêve? N'était-ce pas plutôt un fragment de mon passé? La souffrance que j'éprouvais par ce manque, ce trou vide dans mon esprit, ne cessait jamais de s'amplifier... Et je doutais de plus en plus de mon identité, de ce que j'étais. Je me sentais comme un démon emprisonné dans une cage, ne pouvant rien faire d'autre que pleurer, souffrir. A quoi bon. Je n'était pas du genre à pleurer comme une jeune fille à qui l'on faisait du mal, ce n'était pas moi. Ce démon un jour se délivrerait de ces chaînes : même si je devais ne jamais retrouver la mémoire. Un jour, je ne souffrirais plus de ce manque de passé. Après tout, il fallait vivre au jour le jour, ne pas s'arrêter. J'éprouvais certes le besoin de connaître mon passé, mais je savais que si je ne le retrouvais pas je ne m'arrêterais pas plus longtemps pour attendre que les souvenirs me reviennent.
D'ailleurs, il fallait que je bouge, j'en avais marre de rester dans cette chambre, et ça ne me ressemblait pas de rester figer face à un rêve. Non, ce n'était pas mon genre. Je devais sortir. Je sortais.

Le couloir était bien vide, lorsque le soleil venait de se lever. C'était un merveilleux été qui s'achevait là, devant moi. Enfin, merveilleux, disons que je restais toutes mes journées dans la bibliothèque à rechercher un livre que je n'avais pas lu dans la section des livres jaunes. Oui, j'aimais bien les livres policiers, et je dois avouer que l'histoire du Fantôme de l'Opéra, écrit par un français, Gaston Leroux, avait été fort passionnante bien que courte. C'était le dernier livre que j'avais lu. Appréciant les histoires inspirées de faits réels, je ne pensais pas à lire quelques uns de ces livres fantastiques : je ne sais pourquoi, mais ces livres ne m'avaient jamais intéressés, il n'avait jamais attirer mon regard et je ne cherchais pas à avoir la curiosité de les lires. Les mythes grecs ne m'intéressaient pas non plus, j'avais juste lu quelques histoires, quelques légendes pour une histoire de « culture générale » mais jamais rien de très intéressant selon moi. Par ailleurs, il me semblait que le nom de « Perséphone » venait de ce genre d'histoire. N'avait-elle pas un lien avec Hadès, le dieu des enfers dans cette mythologie grecque? Je n'y accordais pas plus d'importance, car je n'éprouvait pas cette sensation qui me poussait à chercher plus loin.
Je continuais à marcher, doucement. Bientôt, des élèves rejoindraient cet espace pour en faire le-leur : je me demande si je ne devais pas écrire un mot au directeur pour qu'il me change de bâtiment? J'y réfléchirais plus sérieusement lorsque ce rêve ne serait plus en train d'hanter plus mes pensées. En effet, j'éprouvais cette difficulté à me concentrer, cette voix horrible restant dans mon esprit. Pourquoi des frissons parcouraient mon corps tout entier? J'avais l'impression que toute ma vie passée pouvait être reliée à ce rêve, comme si j'avais, auparavant, vécue des choses terribles, de longues tortures. Comme si les deux cicatrices sur mon dos venaient tout droit des enfers... J'attrapais le maillon cassé de ma chaîne, tentant de le regarder de plus près. Une chaîne noire, forgée dans un métal que je ne connaissais pas. Que personne en ce monde ne pouvait connaître. Était-ce un métal précieux? De ceux que l'Homme n'avait pas encore découvert?

Je ne devait pas m'attarder sur cette trop longue question qui était dans un sens futile. Après tout, je ne risquais pas de découvrir la vérité du jour au lendemain, surtout si j'avais perdu la mémoire il y a déjà deux ans. Oui, deux ans, deux ans à me demander qui j'étais, pourquoi j'existais, et optionnellement à essayer de me donner la mort. C'est vrai, il y a deux ans, j'essayais de trouver une corde assez solide, mais je n'arrivais pas à nouer correctement la corde : à chaque fois que j'essayais de me pendre la corde se dénouait d'elle-même. Que la vie était une chose merveilleuse ! J'ai essayé ce que les humains appellent « médicament » et ce en grande quantité. Aucun effet, sauf un sommeil d'une journée. Que la vie était une chose merveilleuse ! Un couteau ? Rouillé. La noyade ? Quelqu'un m'avait repêchée. Et cette personne était un prêtre qui ne cessait de dire ceci : « Que la vie est une chose merveilleuse ! » et ce d'une façon niaise, quelque peu énervante. Ce prêtre, oui, que j'avais rencontré il y a deux ans lorsque j'étais désespérée...

A l'époque, je ne savais pas où j'étais, ni ce que je faisais. De grands bâtiments, tristes, sombres, sans aucune âme m'entourait. J'errais dans les impasses, essayant d'éviter les autres qui me lançaient des cailloux. Je n'avais aucune identité, nul part où aller. Je n'avais rien mangé depuis plusieurs jours et je n'en ressentais pas le besoin. Non, je n'avais besoin de rien sauf de la mort. Je voulais simplement mourir. Peu importe où j'allais, les Hommes étaient décidés à me maltraiter comme l'on peut maltraiter un simple animal mais jamais prêts à me tuer. A cause de leur fichue morale, je ne trouvais jamais la paix. Le comble a été quand des gamins me jetaient des pierres. J'étais seule, mes jambes contre moi. Je ne pleurais pas, je ne criais pas. Je restais là, silencieuse sans prononcer un mot : j'étais tout simplement incapable de parler. Incapable de comprendre. Je pensais juste à la mort. Les gamins continuaient à me jeter des pierres, tandis que j'espérais qu'un de ces petits cailloux causeraient ma mort. Avec le recul, sérieusement, comment un petit caillou pourrait causer ma mort ? Oui, comment. J'ai souvent des pensées comme ça qui me viennent lorsque j'y repense. Toujours est-il qu'à ce moment là, un homme arriva, tout de noir vêtu. Une croix autour du coup, il arrêta les enfants tandis que je restais de marbre à le regarder. Un prêtre ? Me protéger ? Je crois qu'il ne savait pas ce qui l'attendait si il me protégeait. Non, sérieusement, ce mec a vraiment finit par crever comme un idiot. Après m'avoir sauvée des petits cailloux lancés par les gamins ; dit comme ça, ce n'est pas très glorieux et ça ne l'était pas de base ; il me parla. Sérieusement, je ne me souviens plus de ce qu'il me disait et de toute façon je ne comprenais rien à ce qu'il disait. Donc, relation logique, je ne m'en souviens absolument pas. Quoi que, je me souviens d'une chose : il m'a expliqué que ce n'était pas mon destin de rester là et que Dieu m'accueillerait dans sa maison. « Dieu », la bonne blague. Pour une croix, du pain et du vin, et un fils qui disait « Ceci est mon corps » ou « Ceci est mon sang ». Je n'ai jamais comprit pourquoi ce mec était aussi gentil avec moi. Franchement, était-ce réellement sa croyance qui voulait cela ? Je l'ai toujours prit pour un mec niais au pas possible, pitoyable et surtout trop gentil. Il croyait sérieusement que j'étais un de ces enfants abandonnés de tous, mais pas de Dieu. Ce fichu « Dieu », je le haïssait. Me priver de ma mémoire, sans aucun indice à part ce collier ? Ces maillons noirs ? Et l'autre prêtre à la noix qui ne cessait de me demander si il pouvait enlever ces chaînes. Savait-il que c'était la seule raison pour laquelle je ne m'étais pas arraché le cœur ? Il était idiot, c'est tout. Un pauvre imbécile fou de ce « Dieu » impuissant, qui avait prêté un sermon invisible en l’honneur d'un « Seigneur » qui ne se manifestait même pas. Cet imbécile.
Je me souviens d'une chambre assez vide, d'un lit, d'une table de nuit, d'un petit meuble de rangement et d'un bureau avec sa chaise. Certainement un bois de mauvaise facture avec le recul. Le sol était en bois et grinçait à chacun de mes pas ce qui faisait que je ne suis pas sortie de la pièce. Pourquoi avais-je peur à ce moment là ? Non, j'étais simplement surprise de me retrouver dans un lieu que je ne connaissais pas, apeurée. Cet environnement simple était froid, aussi froid que moi. Presque glacial, sans âme. Pour moi, plus rien n'avait d'âme en ce monde. Je ne songeais qu'à trouver la mort, la plus douce des réconciliation. Et pourtant j'avais toujours l'impression que cette chaîne autour de mon cou empêchait ma mort et ce quoi que je fasse. Il devait certainement avoir entendu mes pas, le peu que j'avais marché : ce sol grinçant avait été l'élément traître de cette chambre. Il était là devant moi, ce fichu prêtre. Souriant, comme un idiot, comme le plus grand niais que la terre ai porté jusqu'ici ; et le pire je crois, c'est qu'il l'était. Sa chevelure brune et complètement décoiffée lui donnait un air d'autant plus idiot, et ses yeux grand ouvert n'arrangeait rien. Il était la, devant moi avec un plateau. De la nourriture ? Sérieusement, je n'en avais pas besoin mais cet imbécile m'a obligé à tout manger en m'enfonçant la cuillère dans la bouge ! Comment dire... Je crois que c'est un des moments les plus honteux dont je me souvienne.

Et maintenant, penser à cet imbécile me fait pleurer... Bon, certes, ça ne se voit pas, même un démon ne pouvait le remarquer. Pourquoi ? Je ne pleurais que d'un seul œil. Je crois que c'est une chose que je ne regrette pas chez moi. Dire que cet idiot me fait encore pleurer. Il était un peu comme un père pour moi, il m'avait éduquée pendant deux années après tout ! Sa fin était triste. Une des pires fins que l'on pouvait connaître selon moi. Même dans la plupart des livres que j'avais lu, on n'aurais put connaître pire fin. Ce n'était pas au niveau de la torture, du temps de la mort : juste le choc que cela provoquait...
En réalité, cet idiot est mort en se suicidant, devant moi... Des flammes bleues l'entourant. Il m'aimait comme sa fille mais n'avait aucune pitié pour moi et pour lui-même. Il pleurait comme l'imbécile heureux qu'il était : n'était-ce pas lui qui me répétait « Que la vie est une chose merveilleuse » ? Et ce « Dieu » auquel il avait toujours crut qui ne l'aidait pas. Et moi, impuissante, personne en qui il avait toujours crut qui ne l'aidait pas. J'étais simplement face à lui, figée, tandis que les flammes le rongeaient, avares, léchant chaque partie de son corps comme affamées. Pourtant, il souriait encore, un pieu enfoncé dans son corps. Les flammes disparaissaient en même temps que sa raison s'évanouissait. Je crois qu'il n'y avait plus grand chose du père Lokient en cette enveloppe. Disons juste assez pour qu'il puisse prononcer ces mots dont je pense me souvenir toute ma vie : « Je connais un lieu... Ou tu sauras trouver la paix... L'académie de la Croix... Vraie... Vas-y... Transmets mes derniers vœux au directeur... Et sache que... Tu ne pouvais rien faire... Rien... Je t'aimerais... Toujours... Mon enfant... » Il crachait du sang, criait, souffrait, agonisait, et il finit par se flinguer avec un pistolet du même noir que mes chaînes. C'était une belle fin, une fin « heureuse » complètement stupide comme cet homme.  De toute façon, je l'ai toujours trouver complètement stupide : il m'avait protégée en fait. Un homme était venu, entouré de flamme bleu et allait se jeter sur moi comme un malade. Et lui, ce prêtre ? Ce Lokient ? Il s'était aussi jeté sur moi mais pour me protéger. Résultat, il finit entouré des bras du mec avant que les flammes ne viennent le ronger. Moi, je me contentais de regarder avant de réaliser que j'étais en train de perdre une chose importante dans ma vie. Après tout, il m'avait élevée dans la pire des niaiseries comme si j'étais un gosse ; quoi que je me comportais un peu comme tel au début ; et il aurait certainement essayé de me déguiser en prêtre si sa vie n'avait pas été bouffée par des flammes bleues. Dire que cet idiot a une une belle fin, bien plus glorieuse que la fois où il m'avait sauvé de petites caillasses et de sale gosses. Dire qu'il m'a laissée seule, dans un monde qui ne savait que faire de moi.

En y repensant, je me demande comment j'ai fait pour atterrir ici, avec un mec vachement bizarre pour directeur. Non, sérieusement, le directeur de l'Académie de la Croix-Vraie était chelou. Admirez un peu le phénomène : un mec avec des dents et des oreilles pointues;quoi que, c'était normal pour moi ; qui se trimballait avec une tenue complètement dépassée ; oui, c'est moi qui dit ça ; presque entièrement blanche avec des touches de violet et de rose ridicules. Sans compter sa lubie du « japan dream » , à bouffer des nouilles desséchées dans son bureau. Oui, en plus, il était très sérieux cet homme... Je vous jure, j'en ai vu des imbéciles ; surtout en faisant les courses pour Lokient ; mais celui-là ! En plus d'être un imbécile, c'est un excentrique complètement taré. Alors allez savoir pourquoi l'autre imbécile heureux qui est parti rejoindre son cher et tendre seigneur m'a envoyée dans cette académie éloignée de tout ; quoi que, ce n'était pas plus mal ; et avec un bonus « taré de level trois » . Non, sérieusement, je me demande si ils n'étaient pas de mèches, les deux imbéciles principaux de service. D'ailleurs, je pense que je me poserais cette question pendant un moment. Déjà que je ne peux plus supporter la vue de ce « Méphisto Félé » ; oui, c'est vrai, c'est la raison pour laquelle je préfère lui écrire des lettres plutôt que de demander une convocation pour le voir dans son bureau à bouffer ses nouilles ; mais alors avez les nouveaux élèves ! J'avançais donc dans les couloirs, évitant soigneusement le bureau du directeur. Non, sérieusement, je n'ai aucune envie de le voir.

Je suis arrivée ici il y a un an. Ma seule chance était que Lokient m'avait apprit l'allemand et le japonais sinon je ne m'en serais pas sortie. Soit, sans compter l'argent qu'il m'avait laissé, juste assez pour me payer l'aller pour le Japon. Car, bonne nouvelle, j'étais arrivée en Allemagne il y a deux ans. Donc, un an plus tard, je devais me retrouver au Japon pour réussir à voir le directeur de l'Académie de la Croix-Vraie ; et je regrette maintenant d'avoir essayé de prendre contact avec lui. Non, sérieusement, j'aurais dû suivre un lapin blanc avec des dents capables de trucider n'importe quel démon plutôt que de suivre... Un chien blanc avec un foulard rose et violet autour du cou. Faudra que je demande à une tierce personne de me le rappeler, peut-êtreInvité que je ne connais pas. Faudra que j'y pense, et comme j'ai une énorme facilité à parler à n'importe qui n'importe quand !
Enfin bref, j'ai suivit un de ces stupides clébards, un blanc avec un truc bizarre autour du cou et je ne sais pas pourquoi. Je crois qu'il me manquait une case à ce moment là. Et ce clébard m'a mené devant l'Académie en question après un bon moment de marche ; je crois que j'ai vu la nuit défiler... ? ; pour que je vois le directeur. Il m'a parlé d'une histoire de démon, barrière... Mais bon, c'est pas grave, j'ai quand même réussi à me retrouver dans un nouvel enfer : après l'espèce de temple du vieux Lokient, venait l'Académie de la Croix-Vraie ! Sérieusement, qu'est-ce qui m'a prit de suivre ce clébard... Fichtre !

Afin de compte, je suis quand même restée seule. A cause de mon apparence, les gens m'ont toujours évitée. Allez savoir pourquoi. Là, j'ai de la chance : c'est une période de grandes vacances, il n'y a donc personne... Enfin, c'était. Je crois que la rentrée va s'avérer plus complexe que prévu. Quoi que, rien n'a été prévu en fait, donc autant dire que ça va s'annoncer complexe.
Sérieusement, même dans les cours d'exorcisme les gens me regardait bizarrement. Au début, je me demandais souvent « pourquoi », « pourquoi est-ce qu'ils me regardent comme ça ? » Sérieusement, ces regards presque haineux, cette méchante curiosité dans les yeux. Comme si je n'étais qu'un monstre de cirque. Pourtant, ces regards me semblaient juste pathétiques, comme si je les avais déjà connu il y a de cela des années... C'est pour cela que je les ignorais complètement, que je me fichais des humains. Quoi que, je me fichais aussi des démons. Après tout, ils n'étaient pas mieux que les Hommes. En gros, ce n'était que deux clans qui faisaient une petite guéguerre entre eux et qui s'amusaient à « jouer » avec ceux qui ne leur ressemblaient pas, qui étaient différents.
Après tout, les êtres vivants ont souvent peur de ce qui ne leur ressemble pas, de ce qu'ils ne connaissent pas. Et moi, je faisais partie de cette « catégorie ».

Les couloirs étaient encore un peu sombres pour un début de journée. C'était certainement dû au fait que la lumière ne pouvait parvenir directement en ces lieux. Personnellement, ce manque de lumière ne me dérangeait en aucun cas, au contraire : je m'en fichais. Après tout, j'étais actuellement aveugle, mon autre œil complètement caché. Je continuais d'avancer, espérant bientôt atteindre la salle de musique. Je ne sais pourquoi j'aimais tant la musique, pourquoi le simple toucher d'un piano pouvait tant m'apaiser. En fait, j'ignorais presque tout de moi. Ce manque de mémoire était pour moi une grande faiblesse, mais il s'agissait aussi d'une grande force étant donné que je ne me préoccupais presque jamais de mon être et de ce que j'aurais put penser si j'avais eut une quelconque morale auparavant. Car oui, je n'en avait plus. « Ne pas tuer » ? Je n'en avait plus rien à faire. « Le respect » ? A quoi bon, si l'on ne vous respectait pas. « Rester libre » ? C'était la seule chose qui m'intéressait dans toute cette histoire, mais à savoir que ce n'était pas réellement quelque chose que l'on vous apprenait par la morale. Après tout, ce que l'on appelle « Morale » n'est qu'un simple bourrage de crâne privant l'être de certaines libertés. Par ailleurs, en y réfléchissant bien, ce n'était pas plus mal : il y avait moins de guerres, moins de meurtres, moins de vols... Décidément, « que la vie est une chose merveilleuse » !

J'arrivais enfin devant la salle de musique, calmement. J'avais eut la chance de bénéficier d'un double des clefs durant ces vacances histoire de ne pas m'ennuyer ; car l'ennui était pour moi une des choses les plus horribles, surtout lorsque je savais qu'il pouvait y avoir quelque chose à faire et qu'il y avait le matériel pour. Cette frustration était tout simplement terrible et je ne pouvais rien y faire, sauf peut-être regarder la salle où je désirais tant me rendre. Mais grâce à une longue partie de poker fort... Ennuyante, j'avais réussi à bénéficier de cet avantage très particulier.
Il y avait un piano à queue, tout simplement magnifique. Il était couleur bois de rose, un brun foncé avec de délicates nuances de pourpres. Les touches blanches ressortaient avec splendeur, lumineuses, laissant apparaître discrètement les touches noires du clavier.
Je crois que j'étais tout simplement « heureuse » à l'idée de toucher ce clavier. C'était un peu comme ça, je pense. Et je jouais, je jouais, sans pouvoir m'arrêter. Cette douce folie envahissait lentement mon corps, faisant prisonnier mon cœur et mon esprit. Dire que je ne voyais pas la journée passer...
Et c'était là mon défaut. En plus de devenir lyrique lorsque je jouais ou dessinais, je ne voyais pas le temps passer ; et c'est pour cela que je dessinais en cours.

Il faisait nuit noire. La dernière nuit de mes vacances d'été. Cette tranquillité n'allait donc pas durer, puisque les élèves avaient rejoint les dortoirs. Je partais donc de la salle, prenant soin de la fermer à clef histoire d'éviter de quelconque ennuis avec des élèves souffrants d'insomnie... Ou simplement étant trop curieux. Je parcourais ensuite le couloir pour la seconde fois de la journée, toujours en évitant soigneusement le bureau du directeur. Non, je ne pouvais pas le blairer. D'ailleurs, la dernière fois que je suis allée dans la bibliothèque, en pleine nuit, en plus de rencontrer un élève de cette académie ; quoi qu'il fut fort sympathique contrairement aux autres imbéciles peuplant les lieux en période scolaire ; ce Méphisto « Félé » était arrivé sans prévenir ce qui provoqua immédiatement ma fuite. Non, je ne pouvais définitivement pas le supporter et je portais autant d'affection pour lui que j'en portais pour les élèves qui, lorsqu'ils me voyaient, criait au « Démon Blanc ». Quoi que, dans le second cas, il était beaucoup plus amusant de faire semblant de leur porter une quelconque attention...
Je parvins donc à atteindre ma chambre, évitant dans la foulée un directeur complètement cinglé. Il y avait, sur mon bureau, une arme. Mon pistolet. Ou du moins celui du père Lokient, mais que j'avais personnellement amélioré. D'ailleurs, il me fallait y jeter un coup d’œil : lors de la dernière mission, en plus d'user de mes pouvoirs, mon pistolet est tombé au sol. Il était certes solide mais je préférais en prendre un grand soin ; non pas en l'honneur de ce vieux schnock de Lokient qui avait tant pris soin de moi pendant une bonne année, mais plutôt pour ma propre survie personnelle...







« Showdown... »


Je m'assis devant le bureau, et retira d'un tiroir secret le matériel nécessaire à l'entretien d'un pistolet classique ; car ce pistolet était d'un gabarit classique. Noir, d'un métal inconnu, il ne laissait aucune trace sur les balles : l'idéal pour un assassin qui ne souhaitait pas se faire attraper ! Son canon était simple, tout comme le reste en réalité : seul un peu de cuir rouge foncé couvrait un peu le manche. Il n'y avait aucun motif, aucune signature. Ce pistolet n'avait jamais été référencé : il n'existait tout simplement pas chez les vendeurs d'arme et ce dans le cas mondial. Je crois que c'était tout simplement une arme exceptionnelle. Allez savoir comment ce vieux Lokient avait fait pour se la procurer ! Et le pire, c'est qu'il s'agissait du même métal que mon collier. Je crois sérieusement que ce prêtre était tout simplement bizarre, et qu'il me cachait quelque chose. Sinon, l'état du pistolet était tout simplement intacte. Comme si rien ne s'était passé.

Je vérifiais l'état de mes balles. Faites maison, elles contenaient un peu de mon pouvoir. Logique, j'étais un démon, donc j'avais des pouvoirs. Une partie des balles étaient normales, sans rien à l'intérieur ; hormis des morceaux de verres soigneusement placés de sorte à ce que la balle puisse exploser et tuer en un coup grâce à ces projectiles ; mais les autres contenaient réellement mon pouvoir. Du moins le plus simple à ajouter.
Si je pouvais maîtriser le temps avec une difficulté monstrueuse ; le ralentir légèrement ne me posait aucun problème, l'accélérer non plus, mais l'arrêter s'avérait très difficile et je ne pouvais faire cela que pendant dix petites secondes ; l'air était de loin plus simple à utiliser. De base, je m'en sers pour blesser les individus, les couper, aller plus vite voir léviter ; ne pouvant malheureusement pas faire beaucoup de sport, je n'avais aucun entraînement pour la course ; et à la rigueur pour faire de la télépathie ; mais ce moyen était pour moi trop déloyal, et je ne m'en servait jamais. Mais dans ces balles, mon pouvoir compressés avait un effet très amusant : une balle qui explosait libérait une mini tornade à l'intérieur du corps de l'individu ce qui le tuait en un coup ; en général.
De base, j'avais fait en sorte que les balles ne puissent pas se déloger du corps d'un quelconque individus ; même si pour les goules avec un corps trop mou l'affaire était plus complexe.
Concernant les balles en elles-même, elles étaient de bonne facture. Le cuivre est assez efficace, mais je pense qu'il va falloir changer un peu : tout ça commence à me coûter cher, déjà que j'ai le pensionnat à payer... Décidément...

Enfin, heureusement, mes pouvoirs ne s'arrêtaient pas à là. Donc si je manquais de balles, je pourrais toujours me rattraper avec quelque chose de moins coûteux de base. Sérieusement, pourquoi ne pas profiter d'un pouvoir gratuit ? Surtout quand on en a deux comme moi.
Maîtrisant parfaitement l'air grâce aux entraînement d'exorcisme, j'avais réveillé un nouveau pouvoir en moi... Le pouvoir du Temps. Un énorme pouvoir que je ne pouvais absolument pas maîtriser ou du moins... Seulement pendant quelques secondes. Je pouvais arrêter le temps pendant une dizaine de secondes mais pas plus. Rien que cela me fatigue énormément. Ceci dit, allié à mon pouvoir de l'air, tout cela devient très intéressant : couper chaque partie du corps d'un individu pendant qu'il s'est arrêté, pendant que le temps s'arrête. Mais je ne peux que le cisailler, mon pouvoir est bien trop faible.
Ceci dit, je peux encore accélérer le temps, et le ralentir. Mais pendant quelques secondes seulement ; enfin, déjà plus que pour arrêter le temps, disons une bonne trentaine de secondes.

Mon pouvoir de l'air reste donc bien plus intéressant que celui du temps. Quand j'y pense, cisailler les gens, provoquer des ouragans, cyclones ou littéralement couper des membres reste plus intéressant et bien plus mortel.
Ceci dit, mon pouvoir est poussé à son maximum, je ne peux faire plus au niveau de la destruction. En effet, il s'agit d'un pouvoir à la base relativement pacifique.
Généralement, ceux maîtrisant l'air sont aussi doté d'un don télépathique... Justement, je maîtrise ce don, mais je ne m'en sers jamais : de toute façon, pour entendre les pensées des gens qui ne me connaissent pas mais me haïssent. Et cela ne me rapporterait rien.
Ceci dit, je peux encore augmenter ma vitesse de course ; du moins si je cours ; ou léviter pour me déplacer rapidement. Je ne sais pas comment j'arrive à me débrouiller pour faire ça, je me pose encore souvent la question. Enfin, sachant que je ne peux pas non plus léviter très haut ; moins d'un mètre ; je ne vais pas non plus dire que c'est un pouvoir extraordinaire...

Dans tous les cas, il me fallait ranger cette arme. Je la déposais donc dans mon tiroir secret : il n'y avait jamais rien à se mettre sous la dent en ces lieux, et dans tous les cas je pourrais toujours me servir de mes pouvoirs... Je n'avais plus que soixante balles de chaque type, donc en tout cent vingt. Sachant que je n'avais plus rien pour en faire de nouvelle, il me fallait économiser. La dèche.
Je devais partir pour la bibliothèque, rechercher des bouquins sur les métaux et surtout sur leur prix, sur leurs propriétés et j'en passe. L'argent étant or de mes moyens, et le cuivre commençant à se faire de plus en plus cher, je pense que j'allais devoir me contenter d'autre chose... Du fer ? Au secours.

Je sortais donc de ma chambre, parcourant à nouveau les couloirs sombres de l'académie en direction de la bibliothèque ; tout en prenant soin de ne pas passer vers le bureau de ce fichu directeur cinglé. Je ne ferais pas la même erreur que la dernière fois, qui avait faillit me coûter mon autorisation pour accéder à la salle de musique...





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MessageSujet: Re: Maxeen, The White Devil : « Do you want to play ? » Maxeen, The White Devil : « Do you want to play ? » EmptyDim 19 Juin - 20:07

Validé Maxeen^^ Encore merci pour le design
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