Physique :
Assez grande et élancée, sa peau est presque d'albâtre. Ses grands yeux d'un bleu troublant rehaussent le charme de son visage. Un nez un peu pointu souligne des traits fins et bien dessinés, évitant ainsi à son allure d'être trop délicate et lui donnant un peu de caractère. Ses cheveux sont noirs et elle aime à les coiffer selon ses lubies, pas forcément d'une logique extrême. Maria pourrait être une très belle fille...
Il faudrait juste qu'elle s'étoffe de quelque kilos pour avoir l'air plus mince que maigre et acquérir certaines rotondités dont les mâles sont habituellement friands. Il faudrait aussi qu'elle arrête de se donner cette apparence underground, à la limite du junky. Il faudrait aussi qu'elle cesse de se faire percer et de se peindre le corps. Il faudrait aussi qu'un peu plus de douceur et moins de violence ne se dégage d'elle. Mais, oui, pour ceux qui se donneraient la peine de vraiment regarder, Maria pourrait être une très belle fille...
Adepte du body painting, il n'est pas rare de voir apparaître de nouvelles oeuvres sur son corps. Que ce soit un discret symbole sur la joue ou tout un panorama sur le bras gauche, les dessins évoluent et apparaissent selon ses humeurs et ses envies. C'est souvent un excellent baromètre concernant son moral. Ou ses pensées.

Mental :
Sur la brèche, c'est un peu ce qui qualifierai le mieux la demoiselle. Les gens qui la connaissent savent qu'il ne faut qu'une fraction de seconde pour qu'elle passe de la joie à la colère ou bien le désespoir. C'est un peu comme si elle était perpétuellement sur les nerfs, éreintée, épuisée... Et donc sous excitants pour tenir le coup. C'est en grande partie du à ses problèmes de sommeil mais elle sait aussi que c'est sur le fil du rasoir qu'elle est la plus efficace. Alors elle reste dans cet état d'esprit... C'est pour cela que beaucoup pense qu'elle s'adonne à certaines drogues d'ailleurs, alors que c'est faux. A ce jour...
Maria peut se perdre dans mille et une théories, elle est d'ailleurs très forte en théories capillotractées, mais elle a l'esprit vif et pointu. C'est une geek, une vraie nerd même aux yeux de certains, et elle ne s'en cache même pas. Du coup, coté sociabilité, on a connu mieux. Elle a souvent du mal avec les gens, savoir comment leur parler, comment interpréter ce qu'ils laissent filtrer... A bien y penser, elle s'en sort mieux avec les machines qu'avec les gens. Même les animaux, à croire qu'ils n'aiment pas sa nervosité naturelle... A moins qu'ils ne sentent par quoi elle est passée?
Pour le peu, très peu de personnes, qu'elle aime, elle peut se révéler comme un ange gardien. Même si ces personnes n'en prendront pas forcément conscience. Par contre elle peut aussi se montrer très rancunière et retorse avec ceux qu'elle aura dans le collimateur... Elle peut aussi se montrer terriblement têtue ou obnubilée par certaines choses. Il n'est pas impossible que cela soit grâce à cela qu'elle soit ce qu'elle est aujourd'hui...
Sa relation envers les humains est relativement neutre... Il est certain qu'elle a du mal à digérer la façon dont les exorcistes rejettent les corsaires, surtout que c'est un poil hypocrite quand on songe qu'ils acceptent les demi-démons, mais elle sait mettre de l'eau dans son vin quand cela est nécessaire. Et puis la plupart des gens sont comme elle a pu être... Ils demandent rien à personne. Il faut juste éviter d'être trop conformiste ou "étriqué" d'esprit. Par contre elle a un peu plus de mal avec les démons. Ces derniers lui rappellent trop de mauvais souvenir et elle est un poil rancunière parfois...
Si on va au-delà des apparences, elle peut être très attachante dans son genre.

N'en avez-vous jamais fait? De ces cauchemars si réalistes que le besoin irrépressible d'allumer la lumière pour vous assurer qu'ils ont bien disparu vous saisi dès votre réveil. Ces choses qui viennent ravir votre sommeil en vous laissant hurlant et transpirant, le corps et l'esprit éreintés par une lutte pour sa propre survie. Les jeunes enfants en ont souvent... Doudous et veilleuses ne parviennent malheureusement pas toujours à endiguer terreurs et cauchemars. Fermer les yeux devient vite une épreuve pour ces enfants et si on tolère ce genre de terreurs chez un petit bébé, la bonne société estime qu'il ne doit plus en être question une fois que l'on a un peu grandit. Alors on envoie l'enfant récalcitrant à un pédopsychiatre qui mettra de jolis mots alambiqués sur ces terreurs nocturnes et ces incessants cauchemars. Il n'écoutera pas vraiment ce qu'en dit son tout jeune patient, essayant de rationaliser des choses dépassant son entendement...

Alors l'enfant grandit, muselé par ces adultes ignorant du mal qui le ronge, bardé de médicaments qui ne font que le laisser éteint et soumis. Et toujours, toujours, il subit les mêmes tortures chaque nuit. Passé un stade la jeune victime commence à se demander s'il ne vaudrait mieux pas faire double jeu. Alors il fait comme s'il était sur la voie de la guérison. Sourires et discours rassurants alors que les médicaments sont systématiquement jetés au profit de substances permettant de rester éveillé. Bizarrement ce dernier acquiert énormément de connaissances... Tout ce temps libre est mis à profit. Il peint aussi beaucoup, comprenant que les coucher sur papier lui permet d’exorciser ses démons, même s'il brûle toujours les toiles par la suite. Si l'enfant lit beaucoup il découvre aussi que les ordinateurs et tout ce qui gravite autour sont un excellent moyen de pousser à l'insomnie...

Mais la nature étant ce qu'elle est, le sommeil ne peut être éternellement ignoré. Si les crises sont plus espacées, elles gagnent en intensité... L'enfant, devenu adolescent, a de plus en plus de mal à jouer son double jeu. Le manque de reconnaissance et de soutient, ces insomnies forcées, cette lutte constante, commencent à laisser des traces. Alors l'adolescent devient marginal. Piercings, tatouages, musique de "sauvage", vie virtuelle plus développée que la réelle, agressivité... Les éternels problèmes de comportement qui inquiètent tout parent qui se respectent. Et la fatigue aidant, l'adolescent devient moins prudent. Au point qu'il finit par être découvert. Mensonges, médicaments jetés, lutte pour ne pas s'endormir, tout est alors connu. Et la bonne société de réagir en conséquence !!

Elle prend alors les choses en main. L’adolescent est muselé, drogué à ces médicaments qui n'ont jamais été efficaces, hormis pour le priver de volonté. On dit qu'il a besoin d'aide et qu'on va lui en fournir. Que ce bâtiment blanc et triste, peuplé de gens hagards et perdus va être sa nouvelle maison pour quelques temps. Parce qu'il a besoin d'un environnement rationnel, contrôlé, pour aller mieux. Comme ça, il ne se trompera plus dans ses médicaments. Il ne racontera plus d'histoires. Il n'échappera plus à la réalité à travers le réseau. Et il pourra enfin dormir, toutes les personnes habillées de blouses blanches étant là pour le protéger, lui prouver que ce qu'il voit, entend, sent, subit chaque nuit n'est qu'une vue pervertie de son esprit. Et la bonne société lui sourit, comme à un petit enfant qui ne comprendrait pas tout de la vie. Il sourit d'autant plus lorsque l'adolescent hurle, lutte, pleure en disant qu'agir ainsi signera à coup sûr son arrêt de mort...

Et l'adolescent est attaché à ce lit qu'il craint tant, lumière éteinte et porte fermée. Rien dans sa chambre ne pourra le détourner de son devoir biologique, les drogues qu'on lui a administré sont même là pour s'en assurer. Il faut qu'il dorme. Après tout, il n'a rien à craindre, il est en sécurité, non? Mais au fond de lui, l'adolescent sait qu'on vient de lui faire perdre la lutte. Il sait que quelque chose, tapie dans les ténèbres, attend qu'il ferme les yeux pour venir le chercher. Pour le torturer avec d'autant plus de plaisir qu'il sera enfin tout à lui. Le dernier regard qu'il lance à ces gens de la bonne société est chargé de colère, presque de haine. Car ils l'ont condamné... Pendant un temps, trop court, la colère et la rage lui permettent de surnager, de repousser le sommeil. Mais on ne peut pas lutter indéfiniment... Et ses yeux finissent par se fermer...

Et là, l'Enfer est tout disposé à l'engloutir.

Il n'y a pas de mots pour décrire ce que l'adolescent subit. Chaque seconde est nouvelle dans son calvaire, tout en étant la répétition de cauchemars mille fois vécus. Poursuivi, torturé, dévoré vivant, il a l'impression que mille choses grouillent sous sa peau. Les ombres qu'il croise ne sont pas humaine, pas animales, pas euclidiennes... Son esprit est broyé, brisé comme un miroir que l'on aurait piétiné. Fuir ne sert à rien, lutter non plus. Beleth s'est trouvé un nouveau jouet et maintenant qu'il peut pleinement en profiter, il n'est pas prêt de s'arrêter. Le temps se distord, perdant de sa réalité. L'adolescent perd ses repères et, peu à peu, ce qui fait de lui ce qu'il était. Pourtant, dans ce marasme, dans cette folie, cette peur suintante et ces tortures, l'humain a un soubresaut.

Pourquoi doit-il subir tout cela? Il n'a rien fait de mal, tué personne, volé personne, maltraité personne. Pourquoi la bonne société l'a ainsi propulsé dans cet enfer perpétuel? Pourquoi doit-il être le jouet consentant de Beleth? Les cauchemars ne sont-ils pas sensés être des rêves après tout? Particuliers, certes, mais des rêves. Donc soumis à la volonté de la personne évoluant dedans... Pourquoi ce démon devait-il être le seul à "s'amuser"? Pourquoi ne serait-ce pas un peu à son tour de courir? De hurler? De souffrir?

Alors l'adolescent commence à changer. Malgré cet environnement dantesque et ce qu'il subit chaque instant, il cherche, il guette. Une ombre, un souffle, n'importe quel indice de la présence de Beleth renforce sa volonté... Il a pris une décision. Il allait lui faire subir ce qu'il lui faisait subir. Lui faire payer la monnaie de sa pièce. Il ne serait plus la proie. Bien sûr, cela prend du temps, de l'énergie mais l'adolescent est déterminé, têtu et bien décidé. Le déclic s'est produit et le démon n'en a pas eu conscience, trop heureux de s'amuser. Il ne s'en rend pas compte mais il baisse la garde, laissant de plus en plus de traces. Il est imprudent avec cette victime semblant presque consentante. Et puis... Cela fait tellement longtemps, il devrait être totalement soumis à son pouvoir non?

Mais dans l'ombre, l'adolescent devenu jeune adulte attend. Se prépare. Met la dernière touche à ce cauchemar qu'il réserve à son tortionnaire avec la précision de l'artiste. Beleth, trop confiant, fait le dernier faux pas, se laissant prendre au jeu. Il ne réalise pas qu'il n'est plus maître du scénario de ce cauchemars. Le jeune adulte se laisse un peu malmené afin de le piéger complètement et quand il sent que le démon ne pourra plus faire machine arrière, il frappe. C'est au tour du tortionnaire d'être torturé. Pour la première fois de sa vie, il est obligé de fuir, de courir, de supplier qu'on le laisse. Il lutte pour redevenir maître des lieux mais son ancienne proie est animée par l'énergie du désespoir et des années de rancoeurs. Tel un virus il continue à s'approprier chaque parcelle de son esprit, lentement, insidieusement et douloureusement. Jusqu'à la scène finale.

Jusqu'à ce que, sous les traits d'un monstre hideux heurtant la logique, il se jette sur Beleth pour le dévorer vivant... Il prend son temps, suçant jusqu'à la moelle de ses os. Et ce faisant il s'approprie son essence, son pouvoir, le piégeant en lui. La sensation est nouvelle, inédite et le surprend beaucoup. Mais il se sent plein d'énergie et terriblement puissant. Ca remue en lui, ça lutte pour s'échapper mais c'est bel et bien piégé, muselé, dans cet esprit humain désormais libre.

Comprenant qu'il est désormais autre chose mais, surtout, qu'il a les clés de sa liberté en main, le jeune adulte ne traîne pas plus longtemps et s'empresse de rejoindre ces membres de la bonne société qui l'avaient ainsi condamnés. Il lui faudra un peu de temps pour maîtriser pleinement ce qu'il est devenu et il comprendra aussi que Beleth a toujours main mise sur ses nuits, l'empêchant de baisser la garde. Mais il a atteint une forme d'équilibre. Et, pour une fois, on l'écoute, on le croit, on le soutient...

Il est officiellement quelqu'un d'autre. Il fait partie d'une toute nouvelle, et peu rependue, famille : les corsaires... Une famille qu'il rejoint pleinement en abandonnant celle qui l'avait trahi. Et il prend Maria Kalyostro comme nouvelle identité...

La magie que Maria maîtrise via son squatteur muselé, Beleth, est basée sur les ténèbres...
Sa grande spécialité est basée sur son corps et ce qu'elle peut peindre dessus. La manipulation de l'encre afin de matérialiser ce dont elle a besoin, la plupart du temps des choses issues de cauchemars... Comme toute forme d'art, le dessin n'est pas forcément "précis" mais doit être le reflet de "sa" réalité.
Elle rompt la matérialisation en effaçant le dessin ou en le modifiant (à moins qu'il ne finisse par être éliminé par quelqu'un d'autre)...
Elle possède ainsi quelques tatouages définitifs qui lui servent de matérialisation constante. Elle les désactive alors en les modifiant à l'aide de peinture. Il suffit alors d'effacer cette peinture pour activer le dessin...